Un doctorat à l’École des Mines de Saint-Étienne
Hakima El Haïté a préparé sa thèse de doctorat, sous le statut de doctorante-salariée, au centre SITE (Sciences, Information et Technologies pour l’Environnement) de l’École sous la direction de Jacques Bourgois et Valérie Laforest.
Son sujet de thèse portait sur la compréhension d’une unité d’épuration des eaux usées urbaines située à Ben Slimane (Maroc) fonctionnant sur le principe des réservoirs opérationnels (principe non utilisé en France). Les objectifs de la thèse étaient de comprendre, analyser et modéliser le fonctionnement de cette station et de montrer que ce type d’unité d’épuration pouvait être considérée comme une meilleure technique disponible (MTD).
Les objectifs étant remplis, le 12 avril 2010, Hakima El Haïté a soutenu ses recherches devant un jury franco-marocain et a obtenu le grade de docteur de l’École des Mines de Saint-Étienne pour son mémoire « Traitement des eaux usées par les réservoirs opérationnels et réutilisation pour l’irrigation ».
Hakima el Haïté a été marraine des docteurs 2015 de l’École des Mines lors de la remise de ce titre, une première qui s’est déroulée le 6 février 2016 à l’occasion du Bicentenaire de l’établissement.
Des études à l’entreprise
Avant les travaux de son 2ème doctorat, Hakima El Haïté avait obtenu en 1986 une licence en biologie et microbiologie (Université de Fès), un Diplôme d’Etudes Approfondies en éco-toxicologie en 1987 (Université de Meknès), un doctorat en Sciences de l’Environnement (Université de Meknès) en 1991. Elle a été ensuite attachée auprès de la Direction Générale de l’Agence Urbaine de Fès jusqu’à fin 1993.
En 1994, elle créa son bureau d’étude (EauGlobe – Rabat) spécialisé dans l’aménagement rural et urbain, l’eau, le traitement des rejets liquides et solides, l’économie de l’eau agricole ainsi que dans la communication, la sensibilisation et la vulgarisation des pratiques environnementales. Grâce à son dynamisme et à sa réussite, EauGlobe a été nominée, en 1990, comme entreprise pionnière dans les métiers de l’environnement en Afrique et Moyen-Orient. En raison de son expertise dans l’analyse de l’impact environnemental, Hakima El Haïté a été consultante experte pour le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la GTZ (agence allemande de coopération technique), la Banque mondiale et le Centre Marocain de Production Propre.
En prise avec le terrain
Soucieuse de faire partager son expérience de chef d’entreprise, Hakima El Haïté s’est investie dans le monde associatif : trésorière de l’Union Nationale de la Femme (1994 – section de Fès), Vice-Présidente de l’AFEM (Association des Femmes Chefs d’Entreprises du Maroc-2007) et de l’International Liberal pour les Femmes INLW (2007), Présidente Fondatrice du Connectingroup Int. (2011), Présidente députée de l’International Libéral pour les Femmes (2012), Présidente de la commission de la charte nationale pour la démocratie participative (2013) et Membre de la commission du débat national avec la société civile.
Parallèlement à ses travaux de recherche, à la gestion de son bureau d’étude et à ses travaux dans le monde associatif, Hakima El Haïté souhaitait entrer en politique. Pour cette raison, elle a préparé et obtenu le diplôme de Communication Politique de l’Université de Washington en 2008. Puis en 2011, elle devient Vice-Présidente de l’US-NAPEO (North Africa Partnership for Economic Opportunity) qui, en partenariat public-privé entre Etats-Unis et Afrique du Nord, a pour mission de favoriser la création d’emplois, l’entreprenariat et l’éducation.
Forte de son expérience tant au niveau entreprenarial qu’international, de son implication dans le Mouvement Populaire (Présidente des relations internationales du parti, 2012), Hakima El Haïté a été nommée Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargée de l’Environnement en 2014. Elle sera, en 2016, présidente de la COP 22 (Conference of the Parties) qui se déroulera à Marrakech du 7 au 18 novembre.
Hakima El Hailti a reçu à Barcelone, le 14 juin 2014, le «Prix de la Liberté», décerné tous les trois ans par la Fondation catalane « femmes pour la liberté et la démocratie ».
Cette distinction lui a été décernée en sa qualité de Présidente fondatrice de l’Association « Réseau international de la communication au Maroc », qui œuvre pour la promotion de la femme aux niveaux national et international, à travers la diffusion des valeurs de la démocratie et des droits de l’Homme, ainsi que pour la réalisation d’un développement durable où la femme joue un rôle essentiel.
Références
Mémoire de thèse en ligne : http://docplayer.fr/8738442-Traitement-des-eaux-usees-par-les-reservoirs-operationnels-et-reutilisation-pour-l-irrigation.html
Fiche réalisée par Jacques Bourgois (EMSE) et Hervé Jacquemin (EMSE)